SOLIDARITÉ PROLÉTARIENNE AVEC LES QUATRE MILITANTS DES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES EN LUTTE

FAIRE LE PROCÈS DE LA RÉVOLUTION EST IMPOSSIBLE

« La vie l'emportera. La bourgeoisie peut bien se démener, s'irriter jusqu'à en perdre la raison, forcer la note, faire des sottises, se venger à l'avance des bolcheviks et tâcher de massacrer encore des centaines, des milliers de bolcheviks de demain ou d'hier : en agissant de la sorte, la bourgeoisie agit comme l'ont fait toutes les classes condamnées par l'histoire. Les communistes doivent savoir que l'avenir leur appartient en tout état de cause et c'est pourquoi nous pouvons ( et devons ) unir, dans la grande lutte révolutionnaire, l'ardeur la plus passionnée au plus grand sang-froid et à l'estimation la plus réfléchie des convulsions forcenées de la bourgeoisie. »  Lénine.

On a l'habitude de dire que pour bien juger les gens, il faut regarder leurs mains et non leur bouche, autrement dit qu'il vaut mieux regarder ce qu'ils font plutôt que ce qu'ils disent. En ce qui concerne la lutte des Cellules Communistes Combattantes, il faut regarder ce qu'elles font, étudier ce qu'elles disent ... et non pas écouter ce que l'on raconte sur leur compte !

Travailleurs, Travailleuses, Camarades,

Le 26 septembre prochain doit s'ouvrir à Bruxelles un procès d'Assises contre quatre militants et militante des Cellules Communistes Combattantes. Ces quatre camarades sont accusés de s'être engagés dans la lutte pour la justice sociale, pour la Révolution, pour le Communisme. Et la bourgeoisie qui les accuse les appelle des « terroristes ».

MAIS QUI SONT LES CRIMINELS ET LES TERRORISTES ICI ET AUJOURD'HUI ?

La télé, la radio, les journaux parlent eux aussi de « crimes commis contre la société » par les quatre militants révolutionnaires. Mais est-ce un crime contre la société de militer dans une organisation qui lutte pour le pouvoir des travailleurs ? Est-ce un crime contre la société de se battre contre les banques, qui étranglent le pays avec une dette de six mille milliards, et cinq cent milliards d'intérêts annuels ? Est-ce un crime contre la société de se battre contre le patronat, qui multiplie toujours plus ses bénéfices en excluant huit cent mille personnes du droit au travail et en surexploitant les autres ? Est-ce un crime contre la société de se battre contre les « barons électriciens » ? Est-ce un crime contre la société de se battre contre l'impérialisme fauteur de guerres et de misère sur tous les continents ?

Non, bien sûr ! Les travailleurs le savent depuis longtemps : les intérêts officiels de la société, en Belgique et depuis toujours, ce sont les intérêts de la société ... Générale, ceux de tous les holdings et de toutes les banques qui exploitent le travail social.

En clair, les intérêts officiels de la société, ce sont ceux de la bourgeoisie, ceux du capitalisme et rien que ceux-là.

« L'ÉTAT COMPRIME ET LA LOI TRICHE ... »

Souvenons-nous de cette parole de l'Internationale, le chant des prolétaires du monde entier.

La loi triche parce qu'elle est la loi de la bourgeoisie. La loi qui dit combien il est juste pour le patron d'exploiter et d'opprimer les travailleurs ; la loi qui dit combien il est juste de fermer les usines et de jeter des centaines de milliers de personnes au chômage ; la loi qui dit combien il est juste d'interdire de fait aux agriculteurs de produire viandes, céréales, lait et autres produits alimentaires « excédentaires » ; la loi qui dit combien il est juste que la gendarmerie et l'armée répriment, dans le sang si nécessaire, le mouvement prolétarien quand il se dresse en revendiquant clairement le Socialisme, le pouvoir réel de tout le peuple.

La loi triche parce qu'elle prétend faire des criminels, des « terroristes » avec ceux qui n'acceptent plus l'exploitation et l'oppression du monde du Travail, qui veulent que la production soit organisée pour satisfaire tous les besoins des populations et non plus pour enrichir une poignée de De Benedetti, Leysen, Davignon, Frère, Van den Boeynants et autres parasites cupides. Parce qu'elle prétend faire des criminels, des « terroristes » avec ceux qui affirment haut et fort que le pouvoir doit revenir à la classe laborieuse, rien qu'à elle, afin qu'elle puisse enfin construire un monde nouveau, le monde de l'égalité et de la fraternité.

ET LA « DÉMOCRATIE » LA-DEDANS ?

Beaucoup sans doute pensent encore aujourd'hui : « Les objectifs des Cellules Communistes Combattantes sont réellement ceux de la classe prolétarienne, mais les moyens qu'elles mettent en œuvre, la voie qu'elles ont choisie — la violence révolutionnaire — n'est pas la bonne. Nous vivons dans une démocratie, et si nous voulons changer les choses, il nous est toujours permis de voter ... ».

Il est vrai que le régime politique de notre pays est actuellement une démocratie ( bourgeoise ). Mais quand on met de côté la magie artificielle du mot, que reste-t-il exactement ? Est-ce que la démocratie ( bourgeoise ) a fait disparaître l'exploitation du travail ? Ou l'aurait seulement réduite ? Non. Absolument pas.

À l'inverse même, plus la démocratie ( bourgeoise ) s'épanouit, plus l'exploitation s'étend et se renforce ... sans opposition véritable. Un siècle après les premières luttes ouvrières pour la conquête des droits démocratiques politiques, dont le suffrage universel, le bilan du réformisme est on ne peut plus révélateur : dans une société de classes ( ou l'idéologie dominante est nécessairement l'idéologie de la classe dominante ), le suffrage, les élections ne peuvent pas traduire les revendications, les intérêts objectifs de la classe dominée, c'est-à-dire les intérêts de la grande majorité des populations.

Au niveau de la théorie, cela n'est pas une découverte récente ! Les grands penseurs du socialisme scientifique, Marx et Engels, ont démontré depuis bien longtemps comment des élections dans un régime capitaliste ( et cela tout aussi démocratiquement qu'elles puissent parfois se dérouler ) ne peuvent finalement que traduire, toujours, les intérêts des capitalistes. Et aujourd'hui et ici, devant les effets dévastateurs de la crise économique, qui pourrait sérieusement prétendre le contraire ?

Si le vote pouvait réellement exprimer la volonté profonde de la classe laborieuse, cette dernière, majoritaire, élirait-elle des Martens, Gol, Verhofstadt, Eyskens, Moureaux ou autres Dehaene ? Si le vote et le jeu institutionnel démocratique ( bourgeois ) pouvaient réellement rendre compte des aspirations de la population, trouverait-on au pouvoir d'État des gens qui, quelle que soit leur couleur de drapeau, réduisent systématiquement les budgets de la santé, de l'éducation, des gens qui démantèlent les services publics : postes, chemins de fer, etc., des gens qui font systématiquement passer les intérêts du capital avant ceux des travailleurs ?

Jamais de la vie ! Si, dans le cadre des institutions démocratiques ( bourgeoises ), la classe laborieuse pouvait réellement exprimer ses revendications légitimes, et bien ce serait le Socialisme depuis fort longtemps ... Et même, si une telle exception se réalisait jamais, elle serait aussi fugitive que dramatique : depuis le coup d'État de Pinochet contre l'Unité Populaire au Chili ou, plus près de nous, l'étranglement de la Révolution des Œillets au Portugal, plus personne ne peut croire encore un seul instant à la transition pacifique et démocratique ( bourgeoise ! ) au socialisme.

LA SITUATION IMPOSE AU PROLÉTARIAT D'ADOPTER UNE STRATÉGIE OFFENSIVE EN RUPTURE AVEC LE CARCAN DÉMOCRATIQUE ... BOURGEOIS

En 1984 et 1985, les Cellules Communistes Combattantes ont concrétisé pour la première fois, et à une très modeste échelle, la reprise de la lutte prolétarienne dans une perspective crédible de progrès, en rejetant les impasses traditionnelles où certains faux amis des travailleurs égarent la lutte depuis des décennies.

Depuis les lourds échecs des grandes grèves anti-austérité il y a quelques années, chacun peut constater que le mouvement de classe reste dans l'expectative face à une bourgeoisie sans cesse plus agressive et arrogante. Dans cette situation stérile et malgré le fait que la situation sociale s'aggrave sans cesse ( ne parlons même pas du changement gouvernemental qui a déjà confirmé que rien n'était à attendre de ce côté ... si ce n'est de nouvelles « économies » ! ), chacun ne se mobilise qu'ultra-défensivement, en laissant l'initiative et tout pouvoir de décision à la bourgeoisie ...

Et alors qu'il est facile de se rendre compte que cette attitude n'apporte rien de bon, à personne, ( tout au contraire ! ) ... on reproche au projet révolutionnaire de manquer de réalisme, d'être beaucoup trop ambitieux « au regard du rapport de force actuel entre le prolétariat et la bourgeoisie » !

Mais c'est justement parce qu'il se fonde dans une approche globale des problèmes et qu'il leur apporte une solution tout aussi globale que le projet révolutionnaire est le seul projet positif, constructif et fiable, pour le prolétariat !

En fait, les luttes à objectif « modeste » souffrent de leur caractère partiel et limité. Non seulement parce que seule une fraction du prolétariat ( celle directement concernée par la revendication ) s'y engage mais plus fondamentalement encore parce que ces luttes, en respectant les bases, le cadre même du mode de production capitaliste, sont nécessairement paralysées par des facteurs finalement étrangers aux intérêts du prolétariat. Ainsi, on peut voir des grèves se retrouver dans l'impasse parce qu'elles remettent en cause l'existence même de l'entreprise ( au sein de la concurrence intercapitaliste ) : du fait des limites économiques de leur revendication, les grévistes se retrouvent alors, tôt ou tard, obligés de se plier à la logique ultime des capitalistes, du système capitaliste lui-même ... Cela est vrai de tout temps, mais bien plus encore en périodes de crise, tant celles-ci rendent les capitalistes plus féroces que jamais.

À l'inverse, la lutte révolutionnaire pose les problèmes de manière globale : il s'agit de mobiliser tout le prolétariat pour lutter contre toute la bourgeoisie, classe contre classe, pour changer tout le système économique, politique et social, et construire une société nouvelle basée sur la propriété collective de tous les moyens de production, une société à laquelle chacun contribuera selon ses moyens et recevra selon ses besoins.

La différence entre une lutte partielle, réformiste et une lutte d'ensemble, révolutionnaire, n'est pas question de quantité mais de qualité.

La lutte révolutionnaire est un processus historique : elle s'échelonne sur une longue période qui voit le prolétariat, partant d'une position initiale de grande faiblesse politique et organisationnelle, se structurer offensivement dans tous les domaines pour acquérir une position de force dominante dans la société. Pratiquement, la lutte révolutionnaire, initialement réduite à l'action politique et militante de quelques communistes au sein de la classe, rallie progressivement l'ensemble de la classe à la lutte communiste pour la prise du pouvoir.

Les Cellules Communistes Combattantes, qui ont défini leur propre lutte comme un premier pas dans ce sens, nous ont montré qu'une poignée de camarades dévoués suivant une ligne politique correcte et l'appliquant dans une pratique consciente, sème la panique dans les rangs de la bourgeoisie et de ses alliés, et fournit aux secteurs les plus combatifs du prolétariat les éléments politiques et stratégiques, et même idéologiques et moraux, nécessaires aux progrès de la lutte.

Ainsi, alors que la bourgeoisie et ses kollaborateurs font tout pour nous intoxiquer avec leurs valeurs de soumission, pour nous faire adopter une mentalité de vaincus, l'initiative révolutionnaire d’une petite force communiste combattante peut remettre à jour l'idée-force : OSER LUTTER, OSER VAINCRE.

LE PROCÈS EST EN FAIT UNE ATTAQUE CONTRE LA STRATÉGIE D'AVENIR DU MONDE DU TRAVAIL

Le procès contre quatre camarades des Cellules Communistes Combattantes témoigne avant tout de cette peur de la bourgeoisie confrontée à l’initiative révolutionnaire authentique. Au travers des audiences, le pouvoir bourgeois entend encore et toujours tromper la conscience sociale, il projette de briser la réflexion qui progresse inexorablement au sein du monde du Travail.

Depuis des mois, notre collectif distribue des tracts aux portes des usines, dans les manifestations syndicales, nous rencontrons de nombreux militants de base et multiplions les discussions constructives. Par ce travail au sein du prolétariat, nous savons combien est vive la sympathie que portent les travailleurs les plus conscients et combatifs aux communistes révolutionnaires, nous savons que souvent la réflexion se conclut par ces simples mots riches d'avenir : « Oui, dans le fond, c’est vrai, les CCC ont raison, rien ne changera autrement ... »

C'est cette vérité en marche, cette vérité libératrice que la bourgeoisie veut attaquer et briser avec le procès.

Chacun comprend facilement que la réaction de l'ennemi est toujours proportionnelle à la qualité de l'attaque qui lui est portée. L'attaque est faible et sans avenir ? La bourgeoisie rigole et vous tolère. L'attaque est forte et pleine d'avenir ? La bourgeoisie devient enragée et tente de vous anéantir.

Si la lutte des Cellules Communistes Combattantes, la lutte armée pour le Communisme, le Marxisme-Léninisme, étaient objectivement tels que les présente le discours dominant : « un terrorisme abject, rejeté et haï par tout le monde, totalement étranger au mouvement et aux intérêts des travailleurs » ... alors il ne serait pas nécessaire de le claironner sur tous les toits, du matin au soir ! Il ne serait pas nécessaire de bâillonner les militants en prison, afin qu'ils ne puissent dire un seul mot ! Si la conscience sociale rejetait véritablement la lutte des Cellules, si le prolétariat ne pouvait réellement « rien en faire », pourquoi craindre que des militants de cette organisation emprisonnés exposent librement leurs idées ?

Dans l'acharnement avec lequel la bourgeoisie lutte contre les révolutionnaires, c'est essentiellement la correction, l'adéquation historique de l'action de ces révolutionnaires qui apparaît. La façon démentielle par laquelle la bourgeoisie lutte contre la pensée et la parole de quelques militants désarmés militairement et enfermés, révèle combien leurs convictions sont justes, liées au présent, riches d'avenir pour le mouvement de classe.

LA BOURGEOISIE ET SA JUSTICE PRÉPARENT UNE SINISTRE COMÉDIE MÉDIATIQUE ANTI-PROLÉTARIENNE ET CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE : DÉNONCONS CETTE FARCE GROSSIÈRE !

Le procès fait par la bourgeoisie aux quatre camarades des Cellules doit, dans l'esprit de ses metteurs en scène, se dérouler selon un schéma récupérateur et manipulateur. Il s'agit de présenter les choses de telle manière que la majorité de la population s'identifie inconsciemment aux intérêts de ses pires ennemis, continue en fait à tolérer sa propre oppression. Dans le cas du procès contre les quatre révolutionnaires, cela signifie s'arranger pour que le spectacle des audiences, médiatisé à outrance, pousse les prolétaires à s'identifier aux juges, aux procureurs, aux lois, etc., bref à l'ensemble de la justice bourgeoise, cette justice qui, nous le savons, ne sert à rien d'autre qu'à réguler et normaliser les rapports sociaux pour le plus grand profit des capitalistes.

Le pouvoir espère ainsi faire coup double. D'une part bénéficier de l’approbation ( disons, plus raisonnablement, d'une relative indifférence ) des masses face à une lourde condamnation des militants communistes. Et, d'autre part, isoler politiquement et socialement la lutte et le projet révolutionnaires en les prétendant « extérieurs à la réalité de notre pays aujourd'hui ».

Voila pourquoi il faut que tous les travailleurs estiment à sa juste valeur l'enjeu réel du procès, un enjeu global et uniquement politique. Ce procès n’est rien d’autre qu'une manœuvre s'attaquant à l’ensemble du projet révolutionnaire ( et même à la seule idée de Révolution ) à travers quatre camarades dont l'organisation a fait vivre ce projet et cette lutte le plus authentiquement et le plus dynamiquement ces dernières années.

Ce procès n'est donc rien de plus qu'une manœuvre politique et idéologique visant à assurer la continuation de l'exploitation et de l'oppression du monde du Travail dans une société de crise, de misère et de guerre.

Et c'est tout cela que la bourgeoisie et ses fidèles journaux et télévisions tentent de nier et de cacher ...

MILLE ET UNE TENTATIVES DE DIVERSION ET DE CAMOUFLAGE

Ce procès sera, pour reprendre l'expression consacrée, « à grand spectacle ». Car c'est bien de spectacle — et même plus de fonctionnement judiciaire classique — qu'il faut parler quand on analyse la manière dont il est préparé : transformation de la chambre d'Assises en camp retranché à coups de dizaines de millions, conditionnement des prisonniers afin de pouvoir les traîner aux audiences dans un état conforme au show, campagne de presse sensationnaliste et diffamatoire ... et, fin du fin, construction manipulatoire par la confusion faite entre la lutte des Cellules Communistes Combattantes et les aventures irresponsables des deux inculpés liés au « FRAP ». Ce dernier coup tordu vise ( par l'entrée en scène de deux individus qui reconnaissent à la justice bourgeoise le droit de décider ce qui est légitime ou non ) à déforcer le camp révolutionnaire dans la lutte aux audiences. Mais la magouille est énorme : personne ne s'y trompera et le piège de l'amalgame se refermera sur le tribunal lui-même !

Mais le plus important à dénoncer dans toutes ces manœuvres, c'est bien sûr l'agression ininterrompue dont les militants sont l'objet depuis le premier jour de leur captivité. Depuis le 16 décembre 1985, les quatre camarades sont soumis à un régime d'isolement renforcé qui vise à les paralyser et à les briser politiquement et, dans le cadre particulier du procès, vise à leur interdire la préparation d'une intervention publique efficace, offensive et collective. Nous allons développer plus longuement ce point.

« ORGANISER LE MOUVEMENT DE CLASSE SUR LA LIGNE ET LA PRATIQUE DES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES, UNIFIER LES AVANT-GARDES DE LA CLASSE, VOILA LES TACHES DES COMMUNISTES, TACHES AUXQUELLES, DANS LES LIMITES DE NOTRE SITUATION, NOUS CONTRIBUERONS AVEC CONFIANCE, MODESTIE ET DEVOUEMENT. »

Dès la première heure de leur captivité, les quatre militants et militante des Cellules Communistes Combattantes annonçaient en ces termes la poursuite de leur engagement au service de la cause révolutionnaire. Ils affirmaient ainsi que cet engagement ne cesse nullement avec l'emprisonnement mais que, du fait de leur situation, leur militantisme s'exprime aujourd'hui exclusivement au travers d'une activité théorique. C'est là le devoir de tout militant désarmé et emprisonné : exploiter au mieux les années de captivité pour s'instruire, réfléchir, contribuer de la meilleure façon à un travail politique profitable pour tous.

Et dès la première heure de captivité de nos camarades, la bourgeoisie a clairement montré qu'elle continue à craindre l'activité, même uniquement théorique, de militants communistes désarmés. Elle leur a immédiatement imposé des conditions de détention visant à rendre impossible leur travail, et cela en empêchant le moindre contact entre eux et avec l'extérieur.

Pratiquement, cela s'est traduit par l'application d'un régime d'isolement carcéral d'exception, régime dégradant d'une brutalité inconnue jusqu'alors dans les prisons du pays, régime exclusivement instauré pour ces quatre militants ( placés directement sous contrôle du gouvernement et de ses agences, GIA & Cie ).

Pour la première fois en Belgique depuis des dizaines d'années est apparue, avec les Cellules Communistes Combattantes, une force réellement révolutionnaire ( ce qui veut dire une force organisée exposant un projet crédible et AGISSANT pour un véritable changement de société ) ... et pour la première fois un régime de détention délibérément destructeur est appliqué systématiquement contre les militants de cette organisation, et ce sur ordre des plus hauts échelons du pouvoir répressif bourgeois.

À partir du moment où il devint flagrant que les conditions de détention faites à nos camarades les empêcheraient de contribuer politiquement au progrès du mouvement révolutionnaire, l'affrontement devenait incontournable. Il prit la forme, au printemps 1986, d'une longue et dure grève de la faim collective.

LA PREMIÈRE GRÈVE DE LA FAIM

L'objectif de cette grève menée du 9 mai au 20 juin 1986 était la transformation des conditions de détention de telle sorte que soit rendu possible un travail politique sérieux et suivi. Concrètement, les militants exigeaient la suppression de l'isolement, le regroupement des prisonniers politiques communistes, l'accès aux bibliothèques et à l'information, le droit à la correspondance et à des visites, etc.

Nous voulons bien insister sur le contenu de ces revendications, car tant les autorités de la bourgeoisie que sa presse fidèle ont tenté d'en présenter une version falsifiée, en ironisant grossièrement, par exemple, sur de soi-disant exigences de « confort luxueux » ou même de « privilèges personnels » ! Car évidemment, il est très difficile pour ces grands démocrates de reconnaître qu'ils soumettent des prisonniers, parce que ceux-ci sont des communistes authentiques, à un régime dégradant dont le seul objet est de les empêcher d'affiner et de propager leurs idées.

L'enjeu de la grève de la faim reprise le 2 septembre, identique en tous points à celui de celle menée en 1986, dépasse largement le cas particulier des quatre camarades : il concerne tout le mouvement de classe. La question posée par la lutte des quatre militants communistes emprisonnés est celle de savoir si, aujourd'hui et ici, la bourgeoisie a ou non les mains libres pour étouffer au fond de ses cachots les révolutionnaires. Cela, c'est une affaire qui concerne tout le prolétariat et son avenir. Bien sûr, la lutte des quatre prisonniers n'est qu'une infime part de la lutte générale qui oppose l'ensemble de la bourgeoisie à l'ensemble du monde du Travail ... mais, politiquement, elle est une part significative de cette lutte.

En 1986 déjà, l'importance politique de cet enjeu fut bien comprise par les deux camps. C'est ainsi que nombre « d’experts » ( policiers, fonctionnaires journalistes, etc. ) sont rageusement montés au créneau pour que rien ne puisse être concédé aux grévistes, en même temps qu'en face, dans notre camp, émergeait spontanément une mobilisation solidaire, qui s'est affirmée jusqu'à forcer l'ennemi à reculer.

La grève de la faim du printemps 1986 s'est achevée sur un bilan partagé. Une partie importante mais une partie seulement des revendications put être arrachée au cabinet Gol. Cette victoire limitée devait toutefois permettre l'ouverture et le développement d'un travail politique minimum constructif. Cela ne dura pas très longtemps. Les travailleurs savent bien, par leur propre expérience de lutte, comment le patronat plie quand il est pris à la gorge, et comment, dès qu'il s'est dégagé, il n'a de cesse de reprendre ce qu'il a dû concéder. Les autorités politiques et judiciaires de la bourgeoisie ont agi rigoureusement de la même façon envers les militants emprisonnés : donnant d'une main ce qu'elles reprenaient de l'autre, s'engageant à des promesses qu'elles n'entendaient nullement tenir, elles ont petit à petit trahi l'ensemble de leurs engagements.

En avril 1987, suite à l'interview donnée au journal « Le Peuple », ces mêmes autorités politiques et judiciaires ont jeté bas le masque en décidant d'en revenir à un isolement intégral, décision prise aussi en prévision du procès. La nécessité pour le pouvoir de paralyser pratiquement les militants révolutionnaires afin qu'ils arrivent handicapés aux audiences publiques est donc aussi un des motifs de la trahison rapide des acquis de la grève de 1986. La réponse des prisonniers est la reprise du combat.

LA SECONDE GRÈVE DE LA FAIM EST OUVERTE DEPUIS LE 2 SEPTEMBRE. SOLIDARITÉ AVEC LES CAMARADES EN LUTTE !

Au début du mois de septembre, les quatre militants des Cellules prisonniers ont donc repris la lutte pour l'obtention de conditions de captivité permettant le travail politique.

Cette fois, ils ont choisi de faire coïncider leur mouvement revendicatif avec la période des audiences publiques du procès afin que la bourgeoisie se retrouve dénoncée pour ce qu'elle est, jusque derrière son masque le plus hypocrite de « justice ».

Le pouvoir politique et judiciaire pensait : « Après trois années d'isolement renforcé, les prisonniers seront lessivés et juste bons à faire de la figuration ... », mais c'est le contraire qu'il récolte ! S'il est vrai que les conditions dégradantes qui leur sont imposées depuis trois ans empêcheront certainement les camarades de donner à leur intervention publique toute la richesse et la qualité collective dont ils auraient voulu la charger ... il n'empêche qu'ils seront là pour dire toute leur confiance dans l'avenir victorieux du monde du Travail, pour mettre en accusation la bourgeoisie et le capitalisme, et pour démontrer la légitimité prolétarienne du combat de leur organisation.

La seconde grève pose ainsi également des questions qui dépassent de loin le cas particulier de quatre militants. Et son enjeu concerne toujours politiquement, et concrètement, l'ensemble du prolétariat.

Son enjeu est la dénonciation de la légalité bourgeoise comme fonction du pouvoir bourgeois. Son enjeu est la démonstration de ce qu'il ne pourra jamais y avoir de lutte prolétarienne révolutionnaire dans le cadre de cette légalité, et la démonstration de la possibilité et de la nécessité de l'alternative révolutionnaire ici et aujourd'hui pour le monde du Travail. Son enjeu est la compréhension de ce que seule la mobilisation des prolétaires et des communistes peut forcer la bourgeoisie à reculer dans ses manœuvres terroristes contre des camarades qu'elle tient dans ses prisons.

Toutes les menées de la bourgeoisie contre la lutte des Cellules Communistes Combattantes, et dans ce cas-ci contre quatre militants de cette organisation prisonniers, ne poursuivent qu'un seul but : endiguer l'émergence et le développement d'un mouvement prolétarien révolutionnaire dans le pays, faire croire que la lutte de classe est vaine, la lutte communiste impossible, renforcer la soumission et le désespoir des travailleurs dans le respect du système capitaliste. Et cela, c'est notre affaire à tous et à toutes !

SOLIDARITÉ PROLÉTARIENNE AVEC LES QUATRE MILITANTS PRISONNIERS !
OUI, MAIS
 ... « QUE FAIRE ? »

Trop souvent, quand on entend parler de solidarité, c'est vis-à-vis de « causes perdues ». Et souvent encore, on confond solidarité et charité. Ainsi, la plupart du temps, au-delà de sa générosité, la solidarité ne se traduit qu'en démarche d'arrière-garde, défensive si pas désespérée.

La solidarité prolétarienne, c'est tout autre chose. La solidarité prolétarienne, ce n'est pas le partage des défaites, c'est le partage des victoires. La solidarité de classe, c'est partager et renforcer le combat, toujours et partout, jusqu'à la victoire finale !

Les militants prisonniers ne demandent rien pour eux : hier ils ont décidé d'engager leur existence au service de la révolution prolétarienne, aujourd'hui dans les limites de la captivité ils veulent poursuivre au plus loin cet engagement, demain ils reprendront leur place en première ligne. Ils nous montrent ainsi la voie à suivre : où que nous soyons, quelles que soient les limites de nos forces ... au combat contre la bourgeoisie, contre le capitalisme !

Leur lutte de prisonniers est la nôtre, nos combats sont les leurs. Une victoire dans leur grève sera une victoire pour nous tous, et cette victoire, c'est à nous de l'arracher au pouvoir bourgeois.

Si les militants et militante emprisonnés des Cellules Communistes Combattantes sont défaits dans leur lutte, la démoralisation, la soumission, et la conviction qu'il n'y a rien d'autre à faire que continuer à accepter d'être exploités et opprimés, se répandra un peu plus dans de larges secteurs de la classe. Mais si, par contre, les camarades triomphent, alors les secteurs les plus conscients et combatifs de la classe s'en sentiront renforcés et fortifiés ( politiquement, idéologiquement, moralement ... et donc organisationnellement ), plus confiants et décidés dans la relance de l'initiative prolétarienne, finalement mieux à même d'entraîner petit à petit l'ensemble de la classe dans l'offensive anticapitaliste.

C'est cette victoire que nous devons tous viser, et en manifestant ouvertement notre solidarité avec les quatre militants des Cellules Communistes Combattantes en lutte dans les prisons du capital, affirmer notre volonté d'en finir avec le système capitaliste.

La solidarité, nous militants communistes, la rencontrons chaque jour dans notre travail politique au sein de la classe, mais elle ne deviendra une force effective qu'en prenant un caractère responsable et conséquent, en un mot : conscient. Il faut faire tout qui nous est possible pour expliquer clairement à tous nos camarades les enjeux réels de la grève des militants prisonniers et du procès. Ainsi, il nous appartient de dénoncer les diversions, les manipulations et les tromperies dont usent et useront les bourgeois et leurs bons amis pour masquer ces enjeux. Pour mener à bien ces deux tâches, nous devons nous organiser dans une perspective plus large : celle de la globalité de la lutte de classe. Car après la bataille d'aujourd'hui en viendront d’autres, et puis d'autres encore, et cela jusqu'à la victoire finale, jusqu'à la Révolution communiste.

Que faire pratiquement, maintenant, si l'on pense que le contenu de ce tract est juste ?

Tout ce qu'il est possible d'entreprendre qui renforce la position révolutionnaire du prolétariat et affaiblit celle réactionnaire de l'ennemi : diffuser ce tract, l'afficher, chauler, relayer la propagande dans son usine, dans son quartier, y prendre publiquement la parole, discuter et construire avec nos militants, structurer des forces organisées, vers des initiatives plus offensives, etc.
C'est à chacun et à tous de réfléchir selon ce qui lui est accessible et surtout ce qui est nécessaire. À chacun et à tous d'agir conformément à la morale révolutionnaire du prolétariat avec confiance, détermination et responsabilité. Rien ne nous viendra du ciel
 ... Comptons sur nos propres forces !

LE COMBAT NE S'ARRÊTE JAMAIS !

EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE !

CLASSE CONTRE CLASSE !

TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !

Collectif « Classe Contre Classe ! »