Cellules Communistes Combattantes

Campagne « Pierre Akkerman, combattre
le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois
 »
Action contre Motorola, 21 novembre 1985

Cet après-midi du 21 novembre 1985, nous avons attaqué et détruit le siège de MOTOROLA corp. 178 chaussée de La Hulpe à Bruxelles. MOTOROLA corp. est un trust US de l’électronique militaire impliqué dans les programmes de missiles, d’avions de reconnaissance, de bombes à fragmentations, etc.  Il est entièrement compromis avec l’apartheid sud-africain dont il équipe les forces de sécurité.

Notre action est notre message de bienvenue au représentant du système le plus barbare et le plus criminel de l’histoire de l’humanité : l’impérialisme yankee. Elle lui rappelle qu’en janvier 84, les unités de l’UNITED FREEDOM FRONT ont déjà attaqué ce trust à New York. Elle est un salut fraternel à tous les peuples du monde en guerre contre le capitalisme et l’impérialisme !

Un grand pas politique, même s’il fut porté par des interventions limitées, a été franchi lors des deux premières actions de la campagne. Le pacifisme petit-bourgeois qui égare le mouvement anti-guerre dans les impasses du réformisme et dont la défaite est aujourd’hui d’une évidente clarté dans tous les pays européens, a été rejeté — aussi dans la pratique — côte à côte avec le militarisme bourgeois dont il est le fidèle serviteur. La force de ce grand pas politique réside dans le fait que nous avons ouvert une brèche dans le cul-de-sac où s’enlise le mouvement anti-guerre, que nous avons expliqué les causes et les raisons de sa défaite, que nous avons désigné son premier ennemi : le pacifisme petit-bourgeois, que nous avons proposé la seule alternative historique possible à la guerre impérialiste : la guerre civile, chemin de la révolution.

Beaucoup de gens ont encore marché lors de la dernière mobilisation contre les missiles US, cela démontre le potentiel énorme de lutte que recèle le refus des masses à se laisser entraîner dans une nouvelle boucherie, comme en 1914, comme en 1940 ... Mais ces milliers de manifestants ont marché pour la plupart sans espoir, sans aucune conviction, car au regard des manifestations et des luttes de ces dernières années ils savent qu’ils n’ont rien gagné, que les missiles sont là comme en RFA, en Italie, demain aux Pays-Bas ... et qu’il n’y a aucune raison que les gouvernements impérialistes prennent en considération leur avis maintenant.
Quand le bandit Galand psalmodie ses délires selon lesquels Martens 6 devra tenir compte du mouvement pacifiste, croit-il seulement une seule minute pareille imbécillité
 ? Croit-il, alors que 300.000 personnes manifestaient contre la guerre et les missiles avant les élections et que Martens en quête d’appâts électoraux les a envoyé paître, que 150.000 manifestants après les élections influeront en quoi que ce soit la future politique gouvernementale ? Ne se paie-t-il pas notre tête ?

Les gouvernements impérialistes n’ont que faire du choix des populations, ils préparent la guerre car elle est leur seule alternative à la crise du capital. Et la seule chose qui intéresse Martens 6 et l’OTAN dans le pacifisme, c’est de savoir combien de temps encore les CNAPD-VAKA et consorts pourront nous bercer d’illusions pour nous livrer, désarmés, comme chair à canon.

C’est dans ce contexte de crise du mouvement anti-guerre, c’est-à-dire à partir de la contradiction entre ses exigences et ses potentialités objectives prisonnières de ses faiblesses politiques, que nous avons porté une action — très limitée et personnalisée — contre l’escroc-chef Galand. Malgré la falsification totale et l’intox concertée que l’ensemble des médias a développé à cette occasion, notre action a interpellé beaucoup de militants et de camarades. Voilà pourquoi, alors que notre action de ce jour est orientée contre un centre économique de l’industrie de guerre, nous allons insister sur la critique du pacifisme petit-bourgeois en ce qu’il est, maintenant plus que jamais, l’obstacle majeur à combattre dans nos rangs.

Il ne sert à rien de se masquer les yeux sur le bilan de ces dernières années de mobilisation contre la guerre, une telle attitude ne peut que l’affaiblir plus encore. Même si Galand-la-voix-de-son-maître monte aux créneaux avec ses complices intimes pour nous embobiner en parlant de « grand succès » pour sa politique en n’oubliant pas de taire l’installation des Cruise avant-hier en Angleterre et en Italie, des Pershing en RFA, le déploiement des Cruise en Belgique hier, et en Hollande demain ... la réalité est celle-ci : le formidable mouvement de refus est impuissant, il est égaré par des illusionnistes, il s’impose pour lui de réviser d’urgence et du tout au tout ses options stratégiques et politiques. Le mouvement anti-guerre est dans la crise de ses échecs répétés, et ceux qui viennent parler de grand succès à cette occasion sont démasqués comme nos ennemis.

Quelles sont les caractéristiques du mouvement anti-guerre aujourd’hui, et quelles leçons devons-nous tirer de ses années de mobilisation ?

1.         Avant tout, il convient de souligner la continuité fantastique de la mobilisation populaire contre l’installation des missiles US et par là contre la guerre impérialiste. Cette continuité est d’autant plus exemplaire que ce mouvement n’a cessé d’être trahi et que, malgré cela, il est toujours très important aujourd’hui. La raison de cette continuité est très facilement compréhensible pour les marxistes qui restituent la question de la guerre impérialiste au sein de la domination du capital et ainsi de la guerre des classes. Comme nous l’écrivions dernièrement : « La contradiction entre les peuples et la guerre impérialiste est une contradiction objective et historique produite par le mode de production capitaliste, et ainsi irréductible tant que le rapport de domination de classe ne sera pas fondamentalement modifié. »

C’est aussi dans cette compréhension que l’on doit analyser la mobilisation anti-missiles du 20 octobre. D’un côté, si elle a réuni 100 ou 200.000 personnes, cela veut dire beaucoup de monde, un caractère de masse, un caractère large qui persiste malgré les échecs évidents, le refus de baisser les bras devant l’inacceptable ; de l’autre, c’est peu au regard des mobilisations antérieures et du fait qu’aujourd’hui les missiles sont déployés ( en partie ), ce qui veut dire que les menaces de guerre sont bien plus concrètes et imminentes, peu aussi si l’on constate que cette démobilisation n’a pas été compensée par un progrès politique offensif.

2.         Si nous pouvons expliquer le caractère objectif de classe du mouvement anti-guerre et par là ses potentialités, nous pouvons aussi expliquer ses faiblesses et ses limites quand il est fourvoyé dans les errances pacifistes. L’escalade opportuniste et populiste qui culmina avec la participation de Spitaels à cette mobilisation ( alors que son parti maintenait l’implantation dans son programme électoral ) n’est que l’illustration outrancière de la façon dont les sociaux-démocrates ont, dès l’émergence du mouvement anti-guerre, usurpé la direction de ce mouvement pour l’étouffer dans l’impuissance, pour en briser les potentialités offensives. De toute façon, la situation actuelle nous évitera ce triste numéro de Barnum-gouvernement où les socialistes auraient dû faire avaler à leur base cette couleuvre atlantiste, car leur déconfiture électorale ne les y a pas invités.

Concrètement, les seules voix autorisées prétendant représenter la volonté populaire sont celles d’une clique de pacifistes-bourgeois bénéficiant pour cela de toute la collaboration et la bienveillance des médias. Voilà pourquoi notre action contre Galand et ses orientations malfaisantes est aussi d’une grande force : il n’est plus aussi facile pour la presse de béatifier le pacifisme des manifestants quand il faut apporter une réponse au fait que les Cellules Communistes Combattantes, qui sont l’avant-garde politique objective du mouvement anti-guerre, attaquent la canaille pacifiste. Pour la première fois, les directions pacifistes n’ont pu tromper les masses en toute quiétude. Quand Galand pleurniche pour que Martens 6 le reçoive pour écouter ses jérémiades — c’est un gag situationniste —, beaucoup de militants réfléchissent à notre politique révolutionnaire et aux traîtrises permanentes des CNAPD‑VAKA

3.         Et maintenant nous devons parler des leçons tirées de cette réalité. Il y a peu, le pacifisme paralytique ( dont les plus ardents supporters vont des illuminées religieuses au Parti du Travail, sous le paternalisme de la social-démocratie ) apparaissait encore comme la seule possibilité de marquer son refus du militarisme impérialiste. Cette combine des petits-bourgeois s’effondre devant deux facteurs objectifs : son échec aujourd’hui évident, et surtout l’émergence récente et encore trop limitée de l’alternative communiste révolutionnaire des Cellules et leurs bases politiques : « PAS DE CAPITALISME SANS GUERRE, PAS DE PAIX SANS RÉVOLUTION ».

C’est à partir de cette analyse que se fonde la justesse d’attaquer le pacifisme petit-bourgeois comme étape incontournable à l’essor et la qualification révolutionnaire du mouvement anti-guerre. C’est dans la crainte de la clarté de nos positions que tous les démocrates petit-bourgeois s’unissent pour déclarer que nous nous attaquons au mouvement populaire alors que ce sont eux qui, depuis des années, en sont l’ennemi le plus dangereux ! Les révolutionnaires sont partie de la cause des peuples et leur tâche est de rendre cette cause victorieuse. Notre attaque contre le pacifisme est une des armes aux mains du mouvement anti-guerre, une arme dont il doit se saisir, une maturité inconditionnelle pour son avenir.

Notre action d’aujourd’hui, celles à venir, nos actions d’ouverture de la « Campagne Pierre Akkerman, combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois », sont notre participation, notre intervention dans le mouvement anti-guerre. Nous estimons que c’est au sein du mouvement de masses contre la guerre que s’exprime la contradiction opposant le peuple au militarisme impérialiste, et que c’est pour la qualification de la politique prolétarienne au sein de cette contradiction que nous avons à agir. Nous y œuvrons donc avec autant de sincérité que d’exigence politique pour en dégager une force prolétarienne sous la direction marxiste-léniniste.

4.         En fonction de ces analyses, quelles sont les tâches et les devoirs des militants réellement décidés à se battre contre la guerre impérialiste, c’est-à-dire posant cette question non pas de façon désespérée, stérile ou existentielle, mais avec l’engagement de vaincre et de gagner le socialisme ?

Les militants du mouvement anti-guerre sont aujourd’hui confrontés à un double ennemi : le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois. Aucun progrès conséquent n’est possible tant que nous n’éliminerons pas la politique du pacifisme petit-bourgeois de nos rangs. Mais de plus, cette politique infâme ne sera éliminée que dans l’offensive concrète contre le militarisme bourgeois. Un lien dialectique unit nos ennemis, un même lien doit unir notre offensive. Nous ne pouvons, à moins de réduire notre lutte contre le pacifisme à une question de chapelle ou ne pas comprendre que militarisme et pacifisme sont produits du pouvoir bourgeois, ignorer que la meilleure lutte contre le pacifisme est la lutte anti-impérialiste, la lutte armée contre l’armée bourgeoise.

C’est dans ce sens que nous maintenons et développons notre critique impitoyable de l’escroquerie pacifiste petite-bourgeoise à l’heure où nous accueillons Reagan et sa clique en détruisant un centre particulièrement en vue de son pouvoir : le complexe militaro-industriel yankee.

Le sommet de Genève entre les leaders impérialistes et leurs états-majors n’est pas le sommet de la paix, mais bien le sommet de la guerre. Voilà l’exemple d’actualité où les illusions pacifistes se complaisent, collaborent étroitement à la propagande belliciste bourgeoise de ce sommet : quand Galand va faire son tour de piste aux ambassades des États-Unis et d’URSS, il confond l’impérialisme avec un conte de bonnes fées !

Tel le sommet de Munich de septembre 1938 où les super-puissances impérialistes allemande, française et britannique ont multiplié les vœux et les promesses de paix avant de plonger, quelques mois plus tard, le monde entier dans les horreurs de la seconde guerre, le sommet de Genève est le sommet de l’organisation belliciste des deux plus grands ennemis des peuples : l’impérialisme yankee et l’impérialisme « soviétique » !

Le cynisme de cette rencontre illustre mieux que tout discours la première contradiction de notre époque : le prolétariat mondial contre la bourgeoisie impérialiste. Ni l’état-major Reagan, ni l’état-major Gorbatchev ne sont là pour discuter de paix, puisque la guerre leur est nécessaire aujourd’hui ou dans un avenir très proche pour résoudre les impasses de la crise économique capitaliste.

Reagan et Gorbatchev sont à Genève — au-delà du fait de conditionner les populations à l’idée de la guerre ( en Belgique, plus de 50 % des populations sont convaincues de l’imminence d’une guerre atomique ... mais préfèrent ne pas y penser ? ) — pour se faire part officiellement et régulariser en harmonie leurs problèmes internes. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un conseil de planification des antagonismes Est/Ouest en fonction de la contradiction fondamentale que nous citions plus haut : le prolétariat mondial contre la bourgeoisie impérialiste.

Alors quelle doit être la position des communistes à ce propos ? Nous devons dénoncer les deux super-impérialismes, même si l’URSS ose encore se targuer de la Révolution Prolétarienne d’Octobre 1917 ou d’être un État socialiste, cela ne trompe plus personne. Nous devons attaquer politico-militairement « notre » bourgeoisie et appeler tous les prolétaires du monde entier à s’engager dans la même voie, à fraterniser dans une même pratique pour une même cause : le Communisme !

PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !

EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE L’ORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES !

Organisons-nous et frappons sans relâche !

EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE !

TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !

Cellules Communistes Combattantes
pour la construction de l’Organisation Combattante des Prolétaires