Pierre Carette    ( 18 août 2000 )

Déclaration de grève de la faim
en solidarité avec Fehriye Erdal

Depuis le vendredi 14 juillet 2000, Fehriye Erdal, militante de l’organisation révolutionnaire turque DHKP-C, Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple, est en grève de la faim à la prison de Brugge pour dénoncer son maintien en détention et les projets du ministère de l’intérieur qui, par le biais d’une expulsion vers un pays tiers, l’expose à une extradition vers la Turquie, son régime fasciste et ses tortionnaires.

Ce vendredi 18 août, à la prison de Louvain, j’entre en grève de la faim en solidarité avec Fehriye Erdal.

C’est dans l’esprit de la solidarité internationale et de l’internationalisme prolétarien, que j’entre dans cette lutte au côté de la camarade Erdal. C’est aussi pour moi une manière de mettre en pratique les principes de la Plate-forme du 19 juin 1999, à laquelle ont déjà adhéré une centaine de prisonniers révolutionnaires, antifascistes, anarchistes, communistes et anti-impérialistes originaires d’une dizaine de pays, dans l’intention de constituer une communauté de lutte contre la prison impérialiste.

L’expérience de l’occupation nazie en Belgique n’est pas si lointaine qu’il faille rappeler que la lutte contre le fascisme n’est pas un crime mais un devoir. C’est ce devoir que remplissent avec héroïsme les camarades du DHKP-C dans les villes, les montagnes et les prisons de Turquie. Il ne faut pas être révolutionnaire pour mesurer à quel point il serait honteux de laisser une poignée de fonctionnaires aux ordres de l’OTAN livrer directement ou indirectement Fehriye à ses tortionnaires. Fehriye Erdal, qui accepte une mesure d’assignation à résidence, doit pouvoir rester en Belgique.

Liberté pour Fehriye !

Lutter contre le fascisme n’est pas un crime, c’est un devoir !

Vive la solidarité internationale ! Vive l’internationalisme prolétarien !

Pierre Carette, prisonnier des Cellules Communistes Combattantes,
prison de Leuven, le 16 août 2000.